Des raisons, y'en a des brouettes.
1. Le retour à la ligne (retour-chariot) n'existe quasiment pas en typographie. Quand on change de paragraphe, on change de paragraphe; libre au webmestre ensuite de définir le comportement (feuille de style "p.spip") de ce paragraphe: soit Web classique (espace vertical entre les paragraphes), soit façon littérature (pas d'espacement vertical, mais indentation de la première ligne).
Sur le Web, l'utilisation de <br> (retour à la ligne simple) est dans 99% des cas une grosse erreur de typo. Elle consiste à vouloir simuler la présentation "littéraire" des paragraphes (pas d'espacement vertical), sans bénéficier d'aucun de ses avantages; et créer deux types de "sauts de paragraphe": certains peu marqués (retour à la ligne), d'autres très marqués (saut d'une ligne). C'est un très mauvais choix typographique. Signalons de plus que le <br>, qui ne propose ni espacement vertical, ni indentation de la première ligne, ne permet pas d'identifier à coup sûr un changement de ligne, et détruit la lisibilité générale du texte (pas de repères de déplacement vertical de la lecture).
Dans SPIP, pour promouvoir une certaine "qualité" typographique, la possibilité de retour à la ligne, presque toujours utilisée mal-t'à-propos, n'est pas mise en avant.
2. Utilisé comme changement "discret" de paragraphe, c'est de plus une horreur à mettre en page par la suite: pas d'identification d'une "première ligne" du paragraphe, donc pas d'indentation, etc. On a tout à gagner à travailler avec des <p></p> propres.
3. Les très rares cas où le retour à la ligne sont justifiés d'un point de vue typographique sont:
- la publication de code informatique; dans ce cas, SPIP propose le raccourci <cadre></cadre>, qui offre par ailleurs d'autres avantages d'utilisation (copier-coller très facile du code, respect des indentations, pas d'intrusion typographique dans le code),
- la poésie, les chansons... nous venons d'introduire le nouveau raccourci <poesie></poesie> pour cela.
4. A l'inverse, la possibilité, même "locale" d'insérer des retours-chariot, à la discrétion des rédacteurs, nuit à l'homogénéité du site: les "paragraphes" seront alors différents selon les articles (<p> dans certains articles, <br> dans d'autres). Donc soit on obtient des sites crados du point de vue de l'homogénéité typographique, soit les administrateurs passeront leur temps à faire le ménage.
5. Les textes publiés sur l'internet via ces interfaces sont souvent de sources hétérogènes, provenant de copier-coller plus ou moins sauvages (copie d'un mail, copie d'un fichier PDF, etc.). Du coup, la présence ou non de retour-chariot bizarroïdes est souvent la règle. On travaille alors beaucoup plus rapidement quand on ignore les retour-chariot en fin de ligne (on se contente, éventuellement, d'ajouter quelques sauts de paragraphe), plutôt que de devoir supprimer tous les retour-chariot inutiles du texte (à la fin de chaque ligne).
6. Pour l'heure, la plupart des systèmes de proposent pas d'édition Wysiwyg: du coup on se permet de "profiter" de l'avantage de l'édition non wysiwyg, qui est de manipuler facilement des textes non ou mal mis à forme, le traitement typographique automatique corrigeant ensuite certaines approximations (par exemple: dans SPIP si on saute 2 lignes entre deux paragraphes, cela reste bien un seul changement de paragraphe, il n'y a pas d'espace vertical parasite); à l'inverse, dans un logiciel wysiwyg, on ne peut s'autoriser à sauter "trop" de lignes, des "blancs" parasites en début de ligne, etc. Accepter les retour-chariot, à la rigueur, c'est bon pour les éditeurs Wysiwyg; et encore, tous ces logiciels les considèrent par défaut comme des changements de paragraphe, et non comme des retour à la ligne (faire l'essai dans n'importe quel soft de mise en page: après un "retour à la ligne" simple, on récupère une indentation de la première ligne, etc.).
7. Ecueil similaire avec les éditeurs Wysiwyg en ligne (rich text editors):
http://www.kevinroth.com/rte/demo.htm
MSIE a un comportement très propre mais limitatif: le retour à la ligne est systématiquement un changement de paragraphe, ce qui facilite un traitement propre de la mise en forme des paragraphes par la suite. Mozilla introduit des <br> successifs, moches comme tout, interdisant un traitement propre de la mise en forme (il n'y a plus, à priori, de paragraphes, dans un tel texte).
A*